Le plan d’indépendance énergétique européen afin de lutter contre le réchauffement climatique et atteindre la sobriété énergétique.
Par la Commission européenne
Situation actuelle
L’Europe est indéniablement dépendante de la fourniture de gaz russe à ce jour, que ce soit pour l’usage domestique, industriel ou encore pour les transports, c’est ce gaz qui produit l’énergie nécessaire aux besoins de consommation des citoyens et entreprises de l’UE : 45% des consommations européennes sont couvertes par la fourniture du gaz russe.
Suite au conflit géopolitique russo-ukrainien actuel, il n’est plus question pour les 27 pays membres de l’Union Européenne de continuer à alimenter financièrement un pays en guerre : les contribuables européens versent près de 100 milliards d’euros par ans à la Russie afin de subvenir aux besoins de leurs pays en hydrocarbures. 85% des européens estiment que l’UE devrait réduire dés que possible sa dépendance à l’égard du gaz russe.
Quelques chiffres sur l’importance de la Russie dans les imports énergétiques d’hydrocarbures
européens :
De plus, nous connaissons les effets néfastes des énergies fossiles dans l’atmosphère : l’émission de gaz a effet de serre, principale cause du réchauffement climatique ayant lui même atteint une état critique comme le rapporte le rapport du GIEC en avril 2022.
Alors comment palier à cette crise énergétique (voir crise tout court) ?
La commission européenne a annoncé ce 18 mai 2022, le plan de relance européen «RePowerEU» à Bruxelles, un plan de stratégie énergétique pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et accélérer la transition écologique afin d’assurer un futur d’approvisionnement en énergie plus sûr.
Partenaires technologiques
Le marché mondial de l’énergie fluctue, avec les nouvelles ambitions mondiales pour lutter contre le réchauffement climatique, les partenaires commerciaux changent : le monde est a la recherche d’énergies plus durables et fiables afin de subvenir aux besoins des citoyens du monde entier, ainsi qu’au bon fonctionnement des échanges commerciaux etc…
Les partenaires russes, c’est fini avec une ambition de réduire de moitié la part de fourniture d’ici la fin de cette année et de la réduire à 0 d’ici 2027. Mettre fin à la dépendance énergétique et l’importation de gaz russe c’est l’objectif numéro 1 de l’Union européenne pour les mois à venir pour une Europe indépendante.
En recherche active de nouveaux partenaires fiables, l’Union européenne fait appel à de nouveaux partenaires en Europe avec de nouvelles solutions de substitutions pour approvisionner son territoire, tel que l’hydrogène, vecteur énergétique décarboné (aucune émissions de CO2) qui peut être stocké, transporté et utilisé après sa production. Idéal pour l’industrie cet élément chimique devrait prendre en charge la majorité voir la totalité de fourniture des industries européennes ou des transports puisqu’il est transformable en carburant propre.
L’hydrogène aide à la promesse de la neutralité carbone en 2050 puisqu’au delà des gestes du quotidien à l’échelle personnelle, l’hydrogène contribuera à la décarbonisation de l’industrie et au développement des mobilité lourde neutre en carbone : les plus gros pollueurs de la société.
Pour atteindre un mix énergétique équilibré, les énergies renouvelables sont en tête de liste avec des réformes énergétiques concernant principalement le solaire et l’éolien.
Le plan d’indépendance énergétique
Ses objectifs
« Assurer notre indépendance vis à vis du pétrole, du charbon et du gaz russe » c’est l’objectif qu’assure la présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen.
Le plan de résilience européen s’articule en 3 axes principaux :
- consommer moins, c’est à dire penser sobriété énergétique car l’énergie la plus propre est celle qu’on ne consomme pas,
- diversifier les fournisseurs, pour éviter toute dépendance et assurer les arrières d’une sécurité énergétique,
- accélérer le déploiement des énergies renouvelables avec un objectif d’augmentation de 40 à 45% de production d’énergie en européen provenance du renouvelable.
La conjoncture accélère la lutte contre le changement climatique, ce nouveau plan renforce les mesures d’efficacité en relevant les objectifs d’autres plans d’actions comme le « Fit for 55 », le projet de 14 mesures pour atteindre l’objectif climatique européen : réduire de 55% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Les solutions
Pour atteindre les objectifs ambitieux rapidement, il faut changer de vision sur les énergies renouvelables : ce n’est plus facultatif, ce sont les seules énergies inépuisables et sûres comme le précise l’économiste français « Si un chef d’État peut facilement couper le gaz, il n’a aucune prise sur le rayonnement solaire en Europe ou nos gisements de vents… » Thomas Pellerin Carlin.
Voici un échantillon des nombreuses initiatives sur les énergies renouvelables :
- Une stratégie spécifique de l’UE en matière d’énergie solaire vise à doubler la capacité solaire photovoltaïque d’ici 2025,
- une initiative d’obligation légale progressive d’installer des panneaux solaires sur les nouveaux bâtiments publics, commerciaux et résidentiels,
- le doublement du rythme de déploiement des pompes à chaleur,
- des procédures simplifiés pour l’octroi des permis pour les grands projets dans le domaine des énergies renouvelables.
Pour lutter efficacement contre les fuites carbone, un ajustement du marché en limitant les exportations de marchandises des entreprises et délocalisation des activités industrielles : la commission européenne a instauré un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières des 27 états membre de l’union européenne, nommé MACF, une sorte de Pacte Vert.
L’ambition de produire 20 millions de tonnes d’hydrogène vert supplémentaires d’ici à 2030
« Accélérateur Hydrogène » pour porter la capacité de fabrication d’électrolyseurs à 17,5 GW (giga-watts) d’ici à 2025 afin d’alimenter l’industrie de l’UE avec une production interne de 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable
L’hydrogène, solution réaliste pour atteindre la neutralité carbone en complément des énergies renouvelables. C’est une solution pour la mobilité lourde, pour répondre aux besoins démesurés en énergie de l’industrie et évincer les énergies fossiles. La France, pour sa part, s’est engagée à soutenir le développement de la filière de l’hydrogène vert à la hauteur de 7,2 milliards d’euros à l’horizon 2023. L’hydrogène vert est encore en phase de déploiement production et structuration des écosystèmes, cependant cette solution répond parfaitement aux besoins des véhicules lourds en termes de poids, de sécurité et de temps d’approvisionnement. Il pourrait massifier son usage en associant industrie et transport afin de donner un sens et du succès à son utilisation avec la création d’un véritable écosystème.
Les énergies renouvelables seront adoptés pour l’usage domestique et l’hydrogène pour la mobilité lourde : ce sont les solutions de substitutions afin d’accélérer la transition énergétique et mettre fin à l’utilisation du gaz russe.
L’investissement intelligent massif est aussi un pilier du plan RePowerEu : un budget d’environ 300 milliards sera alloué à ce plan d’urgence politique et écologique mais devrait nous permettre d’économiser près de 100 milliards d’euros par an par la suite. Cet investissement représente une acompte sur notre indépendance et notre sécurité.
Les énergies renouvelables sont inévitables, il faut agir maintenant. Les politiques agissent également sur les gros pollueurs de manière drastiques, c’est encore possible d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 si chacun agit à son échelle. N’attendez plus pour opter pour des énergies renouvelables et réduire votre empreinte carbone.