197 parties réunies pour la 27ème édition de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Cette année elle se déroulait du 6 au 18 novembre en Egypte dans la ville de Charm el-Cheikh.
Nouveaux constats, nouveaux objectifs
Le constat de 2022 a démontré deux points de douleurs majeurs :
La crise énergétique lié à la guerre en Ukraine
Le conflit russo-ukrainien a des conséquences concrètes sur la COP et le climat : beaucoup de CO2 émis pour la reconstruction du pays, Moscou est tenu pour responsable des ravages écologiques liés à la guerre, aussi accusé de diluer l’ambition climatique…
Le conflit a dépassé les frontières, il a un impact direct sur les ambitions climatiques des pays européens à cause de l’approvisionnement en gaz, il oblige les pays à revoir à la baisse leurs ambitions climatiques, et même à rallumer des centrales d’énergies fossiles pour pallier le manque d’approvisionnement et produire assez d’électricité.
Lors de la COP27, notre président a dit malgré tout : « Nous ne sacrifierons pas nos engagements climatiques sur la menace énergétique de la Russie ». Emmanuel Macron, le 7 novembre à Charm-el-Cheikh.
Alors quelle tournure va prendre le combat pour le climat ? Les acteurs du monde seront-ils tous au rendez-vous ?
Records de chaleurs 2022
Ils ont entraîné des catastrophes naturelles dans le monde entier.
Alors que des inondations extrêmes ont eu lieu au Pakistan et au Nigeria, des canicules répétitives en Europe ayant provoqué des sécheresses réduisant les récoltes agricoles ; les pays lésinent encore sur les efforts…
L’équation est plutôt simple : si nous continuons à consommer comme aujourd’hui, nous constaterons une hausse de 2,8°C à la fin du siècle et les catastrophes naturelles deviendront monnaie courante pour nous…
L’ambition climatique, depuis 2015 (COP21), est fixée à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, on ne peut plus fermer les yeux, le climat n’est plus une noble cause, mais un intérêt de survie pour notre planète et pour nous-même.
Réduire les inégalités
C’était la COP la plus longue de l’histoire avec un délai des négociations largement dépassé du planning prévu.
De quoi nous laisser déduire que l’urgence climatique n’est pas facile à gérer, que tous les pays du monde ont du mal à trouver un équilibre entre les aspects écologiques, économiques et sociaux !
Les inégalités entre les pays sautent aux yeux : alors que certains pays d’Afrique cherchent à protéger leurs citoyens de catastrophes naturelles lié au changement climatique, les pays gros pollueurs paient une taxe carbone.
Toutes les convictions sont notables bien évidemment, mais nous constatons bien des actions et conséquences en deux temps.
Les pays d’Afrique restent les plus vulnérables :
Alexandrie prévoit d’être engloutie par la montée des eaux et la flore marine de la mer rouge s’éteint à cause du réchauffement des eaux, et ce n’est qu’un échantillon des dégâts possibles sur nos écosystèmes sans changement radical de notre part.
Ces inégalités, entre autres, ont généré la DETTE CLIMATIQUE : elle existe pour réparer les dommages naturels provoqués par l’Homme.
En réalité, l’Europe, les pays du Nord et le Japon financent et aident les pays en développement tandis que la Russie, l’Australie et les Etats Unis sont en retard sur les financements.
Les piliers d’améliorations
12 thèmes ont été évoqués pour ce sauvetage en urgence !
Les négociations
Cette année, le centre des négociations était une question de financement entre les pays avancés et les pays moins développés. Sans oublier les pays émergents (Chine, Indonésie, Brésil…) qui jouent un rôle crucial puisqu’ils représentent 60% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Pour le coup, la COP permet de diriger des actions pour les plus gros pollueurs et décisionnaires du monde : les pays et états.
“L’humanité a un choix : coopérer ou périr ! C’est soit un Pacte de solidarité climatique soit un Pacte de suicide collectif !” a prononcé le président de l’ONU.
Une phrase très représentative du monde d’aujourd’hui, nous devons nous rendre à l’évidence et prioriser la survie de notre planète en allant tous dans la même direction !
Il y a encore de l’espoir, des solutions existent pour éviter de foncer dans le mur : chacun à notre manière, nous pouvons agir pour inverser la tendance du réchauffement climatique !
La place de la France
La France se dit bonne élève pour cette nouvelle année, notre président nous qualifie même d’exemplaire !
Il semblerait que la France et l’Europe soient sur la bonne voie pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, malgré la condamnation d’inaction climatique pour la France l’année précédente.
En Egypte, notre pays était représenté principalement par notre président et la ministre de la transition écologique Agnès Pannier Runacher.
Le chef de l’Etat est optimiste et confiant vis-à-vis des actions mises en place pour améliorer l’empreinte carbone de l’hexagone.
Cependant, les représentants français constatent un manque d’ambition climatique par rapport à la France et l’Europe : comme la majorité des pays d’Europe, cette édition de COP est une frustration.
Les raisons ?
Les Européens sont les plus disciplinés en ce qui concerne la réduction de l’empreinte environnementale, des moyens financiers et des décisions gouvernementales ont été décidés en priorisant l’impact écologique de chaque action dans chacun des pays de l’Union Européenne.
Les objectifs sont atteints pour les pays européens, d’où la frustration de ne pas avoir de nouvelles ambitions plus élevées.
Emmanuel Macron défend la solidarité financière avec les pays les plus pauvres largement plus exposés aux événements extrêmes comme par exemple les inondations historiques au Pakistan.
En revanche, Emmanuel Macron s’oppose à la création de nouveaux fonds et préfère les actions concrètes. Il estime que les actes de la France sont à la hauteur de ses objectifs contrairement à d’autres pays qui n’honorent pas leurs promesses.
Pourtant, toutes ces bonnes actions ne nous permettront pas d’échapper à la hausse des températures dans l’hexagone, et même pire : une nouvelle étude du CNRS a fait part de son inquiétude quant à l’avenir de la France. Moitié plus chaud que ce qui était envisagé jusqu’à présent.
Le dénouement
C’était la COP la plus longue de l’histoire avec un délai des négociations largement dépassé du planning prévu initialement.
Après 36h de lourdes négociations entre tous les pays, un accord de solidarité financière entre le Nord et le Sud a été signé, un texte historique pour les pays pauvres indiquant le financement des pertes et dommages causés directement par les conséquences du réchauffement climatique. Les pays vulnérables vont bénéficier d’un fond d’aides spécifiques pour les pertes et préjudices.
Cette édition semble être un échec : pas d’ambition climatique, comme l’indique le gros titre du journal Libération de lundi 21 novembre 2022 : « L’urgence attendra ».
Une fin de négociations plutôt décevante pour les pays européens et nordiques qui pensaient à de nouveaux challenges environnementaux.
N’attendons pas les grands changements politiques pour agir !
Mobilisons nous aussi citoyens en mesurant notre impact écologique : opter pour les énergies renouvelables afin de réduire l’usage des énergies fossiles !